Les colorants naturels d'origine minérale:
Les
colorants métalloïdes.
Les colorants métalliques.
A- Les colorants
métalloïdes:
Charbon :
Gris et noirs au charbon (noirs de fumée).
Ils se fixent
sur tissus à l'aide de l'albumine.
Les
noirs de fumée mélangés à l'outremer donnent d'assez beaux noirs bleutés.
B-
Les colorants métalliques:
1° Ocres
jaunes et rouges:
(Fe2O3H2O)
, (Fe2O3)
Ce
sont des argiles colorées par de l'oxyde de fer. Elles «'appliquent sur
tissus à l'aide de l'albumine.
2° Bleu d'outremer:
(Na,Ca)8Al6Si6O24(SO4,S,Cl)2
L'outremer
naturel est la poudre d'un minéral, le lapis-lasuli ou lazurite (Haiiyne),
silico-sulfate d'alumine, de chaux, de potasse et de soude. Sa composition
est assez variable, et ne peut pas être donnée sous forme de formule
rationnelle.
L'outremer
artificiel s'obtient par des procédés divers tenus longtemps secrets.
Ils se résument à peu près tous dans l'action d'une température convenable
au rouge, sur un mélange de kaolin, sulfate de soude sec, carbonate de
soude, soufre pur, charbon de bois et colophane : en proportions
empiriques données par la pratique.
IL se fixe sur les tissus, à l’aide de l’albumine,
mais surtout employé pour l’azurage des linges et des cotons en flottes.
3° Hydrates de chrome:
ILs
peuvent offrir différentes teintes, suivant
la nature du sel employé et le procédé de fixation.
Mais ils sont toujours d'un vert grisâtre ou bleuâtre pâle
et terne.
ILs
s'obtiennent
par l'action de l'air sur la fibre imprégnée de nitrate
de chrome, ou par précipitation de l'hydrate, sur la fibre par
un alcali ou un carbonate alcalin.
Un
passage ultérieur en arsénite de soude donne une teinte
verte, applicable sur coton, laine, soie, lin, etc...
4°
Jaunes de chrome:
C'est le chromate
neutre de plomb. Il a été appliqué pour la
première fois à la teinture, par Lassaigne, en 1820.
On l'obtient par double décomposition entre
l'acétate de plomb et le bichromate de potasse. Il donne des jaunes
serin sur coton.
K2O,2CrO3
+ 2(C2H3O2)2Pb
+ H2O
------>
2CrO4Pb
+ 2C2H3O2K
+ 2C2H4O2
5°
Oranges de chrome:
C'est
le chromate basique de plomb CrO3,2PbO.
On l'obtient en enlevant de l'acide au sel neutre,
soit par l'intervention d'un alcali (chaux hydratée), soit par
fixation d'oxyde de plomb.
Il donne des oranges solides sur coton, laine, soie, lin, etc...
6°
Oxyde de fer ou rouille: Fe2(OH)6.
Obtenu
en précipitant un sel de peroxyde de fer par un alcali; ou en précipitant
un sel de protoxyde, lequel donne un hydrate ferreux qui, par l'oxydation
à l'air ou l'intervention d'un oxydant, passe à l'état
d'hydrate de peroxyde, ou rouille.
Il donne sur le coton des nuances Rouille ou Nankin et s'applique également
sur laine, soie et lin.
7°
Bleu de Pruss: [Fe(CN)6]3(Fe2)2.
Obtenu
en traitant un sel ferrique par le ferrocyanure de potassium. Il donne
un beau bleu sur coton.
Dans
le cas où le ferrocyanure de potassium serait en excès,
il se formerait un ferrocyanure ferrico-potassique
[Fe(CN)6]2Fe2K2
Ce dernier
est soluble dans l'eau et constitue le bleu de Prusse soluble, Il possède
la propriété d'échanger son
" potassium
"contre d'autres
métaux.
Les composés
qu'il donne avec l'étain, par exemple, sont très clairs
et d'une belle nuance (b/eu de France). Il est employé dans la
teinture du coton, de la laine et de la soie.
8° Bleu de Turnbull: Fe2(CN)12Fe3.
Obtenu par l'action du ferricyanure
de potassium sur un sel ferreux.
Il donne un bleu sur coton et teint également les textiles végétaux
et animaux.
9° Oxyde de manganèse
ou Bistre: Mn02.
Obtenu en précipitant
un sel de protoxyde de manganèse par un alcali, oxydant l'hydrate
manganeux produit, par un hypochlorite
Le bioxyde de manganèse forme le bistre.
Il a été employé pour la première fois par
MM. Hartmann de Munster. Il s'applique surtout sur tissus de coton, pour
donner, associé à la rouille, des nuances kakis; et des
bistres. ou carmélites, avec le manganèse pur.
10° Verts au manganate de baryte:
MnO4Ba
On l'emploie en impression sur
tissu avec l'albumine comme fixateur.
Il s'obtient en fondant du bioxyde de manganèse avec de l'hydrate
de baryte.
11° Sulfures métalliques:
(Cu2S) , (CdS) , (CoS)
, (NiS),...
ILs sont obtenus en imprimant
sur tissu un sel de cuivre, cadmium, cobalt ou nickel, mélangés
à de l'hyposulfite de soude, puis soumettant au vaporisage.
On peut également précipiter certains
sulfures sur la fibre, par l'action de l'hydrogène sulfuré
gazeux ou en solution sur un sel métallique, dont elle a été
au préalable imprégnée.
12° Blanc de zinc: (ZnO)
Oxyde de zinc anhydre, préparé
par la combustion des vapeurs de zinc (laine philosophique; pourpholix).
IL s'imprime sur étoffes par dessus d'autres
couleurs.
13° Arséniate de cuivre
ou vert de Scheele: (AsO4)2Cu3
IL s'obtient:
1°en imprimant sur tissu un sel de cuivre, passant
ensuite en alcali pour avoir l'hydrate adhérent à la fibre,
puis faisant virer au vert en teignant on acide arsénieux.
2°en plaquant le tissu en arsénite de
soude et en le passant dans un bain de sel de cuivre ammoniacal.
14° Vert de Schweinfurt.
On commence par fixer sur le
tissu le vert de Scheele et on passe en acide acétique chaud. Ou
encore, on imprime un mélange d'acétate de cuivre et d'acide
arsénieux, et on vaporise.
On peut fixer ce vert au moyen de l'albumine par
vaporisage.
15° Vert Havraneck.
C'est un vert vapeur spécial,
composé de prussiate rouge de potasse, prussiate jaune, alun de
chrome, prussiate d'étain en pâte, acide tartrique. Imprimé
sur tissu stannaté ou non.
16°
Sulfure do plomb: PbS.
Obtenu par double décomposition
entre un sulfure et un sel de plomb:
(C2H3O2)2
Pb + M2S
---------->2C2H3O2M
+ PbS
IL
donne
des nuances marron sur laine, Il s’emploie sur coton également.
17°
Sulfure de mercure: HgS
On l’obtient par double décomposition
entre un sel de mercure et un sulfure alcalin
(NO3)2Hg
+ Na2S --------->
2NO2Na
+ HgS
IL donne
des gris sur coton, et s’emploie également
sur laine et sur soie.
18°
Rouge Vermillon.
C’est un sulfure mercurique
rouge, que. l’on fixe à l’albumine sur les tissus de coton.
Le
sulfure d’antimoine (variété rouge) est fixé de la
même façon. il s’obtient par l’action de l’hyposulfite de
soude sur le. chlorure d’antimoine.
19°
Iodure mercurique.
IL s’obtient sur tissu imprégné
d’une solution d’iodure double de mercure et de potassium, passé
ensuite en bain de sublimé ou d’acétate de plomb.
20°
Argent métallique et Or en feuilles.
IL se fixe en feuilles sur tissus,
au moyen d’un vernis gras siccatif.
21°
Étain
métallique.
IL s’imprime au rouleau, sur
étoffes, à l’état de poudre (Argentine) épaisse
à la caséine (fixateur plastique).
22°
Bleu
molybdique ou indigo minéral.
IL s’obtient en imprégnant
la libre de molybdate d’ammoniaque, passant en acide chlorhydrique, puis
en sel d’étain. C’est un bleu très stable, employé
sur tous les tissus.
Exemples
de teinture
Oranges
de chrome.
Les
oranges de chrome sur coton sont surtout employés:
1°
Dans la fabrication des toiles
à stores, tentes, costumes de bains de mer, linge, etc. Ils résistent
très bien aux intempéries, pluies, rayons solaires, lavages,
blanchiment au chlore, etc.
2°
Dans la fabrication de l'amadou, car les cotons teints on orange de chrome
brûlent et se consument très facilement, en empruntant l'oxygène
au chromate.
On les obtient, comme les jaunes de chrome, en remplaçant le bichromate
de potasse par le chromate neutre, et en supprimant l'acide.
Par l'emploi du sous-acétate de plomb, on obtient des nuances "
bouton d'or ", tirant d'autant plus sur l'orangé ponceau que
la proportion de plomb déposée sur la fibre a été
plus considérable.
Pour cette teinture on passe les cotons, simplement
débouillis à l'eau ou huilés comme précédemment,
dans un bain de sous-acétate de plomb à 7°B ou 8°B.,
préparé comme pour le jaune. On tord ou essore à
fond; et, sans laver, on teint en jaune, en passant dans une solution
de bichromate de potasse, additionnée d'acide sulfurique.
On lave à grande eau, et on passe vivement
dans un bain de chaux,
clair et bouillant, jusqu'à ce que la
nuance orange soit bien développée. On rince, essore et
sèche.
Jaune
de cadmium.
Pour l'obtenir,
on imprègne les cotons dans une solution de chlorure de cadmium ou
autre sel, on essore et on passe dans une solution de sulfure de sodium.
On obtient ainsi le sulfure de cadmium jaune. Il présente
l'avantage, sur le,jaune de chrome, de ne pas noircir aux émanations
sulfhydriques et de n'être point toxique. Il teint bien la ramie.
Rouille
à l'oxyde de fer.
L'oxyde
de fer peut produire les différentes nuances connues sous les noms
de Rouille, Chamois, Nankin, Beurre frais, etc., qui ne diffèrent
surtout que suivant l'intensité.
Les cotons débouillis fortement aux lessives
caustiques, sont lavés à fond, puis passés dans une
solution limpide de sulfate de fer à la température de 5O°C.
Sulfate ferreux
Eau tiède à 50°C
On
les piète fortement, on lève et essore. On les passe ensuite
dans une solution froide ammoniacale de
Ammoniaque à 22°B
Eau
L'oxyde
ferreux se précipite; on lave, on essore et on passe ensuite dans
une solution de chlorure de chaux à 30°C ou 35°C.
Chlorure de chaux liquide à 12°B
Eau
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