Le
chimiste français Michel Eugène Chevreul, né à
Angers, vient à Paris en 1803 et devient l’élève puis le préparateur de
Vauquelin; il publie en 1807 ses premiers travaux sur l’action de l’acide
nitrique sur le liège et ses études sur les matières colorantes. En 1811,
il aborde le problème de la constitution des corps gras qui le rendra célèbre,
car il éclaire un domaine peu connu de la chimie. Son premier mémoire (1813)
fournit de précieuses indications pour la chimie organique, qui n’a pas
encore obtenu les faveurs des chimistes, surtout préoccupés alors de chimie
minérale. En 1823, il publie un ouvrage fondamental, Recherches
chimiques sur les corps gras d’origine animale,
où il expose la première théorie scientifique du processus de saponification
et établit la composition réelle des graisses et des huiles. Une des conséquences
pratiques de cette découverte sera la fabrication des bougies de stéarine
(1825), qui vont remplacer les fumeuses chandelles de suif.
En 1810, il est aide naturaliste de Vauquelin
au Muséum d’histoire naturelle, trois ans plus tard professeur de physique
au lycée Charlemagne et, de 1821 à 1840, examinateur à l’École polytechnique.
En 1824, il est nommé directeur des teintures à la Manufacture royale des
Gobelins (poste qu’il quittera en 1884); il y installe un laboratoire et
y perfectionne les contrastes des couleurs: De
la loi du contraste simultané des couleurs (1829), Théorie
des effets optiques que présentent les étoffes de soie
(1846). Son cours est publié en 1829 sous le titre Leçons
de chimie appliquée à la teinture. Ses études sur la décomposition
de la lumière par le prisme et sur le cercle chromatique intéressent beaucoup
les peintres impressionnistes.
IL succède
à Vauquelin en 1829 dans la chaire de chimie appliquée au Muséum d’histoire
naturelle, dont il devient le directeur de 1864 à 1879. Le 31 août 1886,
une grande cérémonie célèbre le centenaire du Nestor de la chimie, qui
vécut sous deux empereurs, trois républiques et quatre rois
.
|