HISTOIRE
Depuis
toujours, les tisserands ont cherché la variété
des tissus en utilisant des fibres
textiles de nature et de grosseur
différentes, en inventant de nouvelles armures,
en s'ingéniant toujours à
trouver des teintures plus nuancées et plus résistantes.
En Europe, ce fut la découverte, au XIIIe siècle, des
procédés utilisés en Chine, en Perse, en Syrie
qui, en permettant le tissage de décors à la fois complexes
et raffinés, transforma l'art du textile. Mais l'impression des
tissus n'apparut en France qu'au XVIIIe siècle, quand furent
importées les cotonnades indiennes grand teint. Les variétés
de tissus et leurs appellations sont extrêmement nombreuses, les
noms génériques fondamentaux correspondants, en principe,
soit à la nature du textile employé (laine, drap; soie,
soierie; coton, cotonnade; Lin, toile; Chanvre, coutil), soit à
l'armure ( satin, sergé, uni ou toile ).
La
confection est l'étape finale de la fabrication et de l'utilisation
des fils. Les propriétés physiques, chimiques et textiles
des étoffes dépendent des types de fils employés
et de leur assemblage.
LE
TISSAGE
Cette
technique de fabrication existait déjà dans l'Antiquité,
où l'homme entrelaçait des fils sur un métier à
tisser. Cette machine très rustique illustre le principe même
du tissage: des fils sont tendus dans une armature, et le tisseur y
fait passer une navette permettant de les insérer au rythme désiré.
Progressivement, avec l'évolution des techniques et des matériaux,
ce travail fastidieux sera mécanisé et automatisé.
En 1733, John Kay invente la navette volante, qui va libérer
la main du tisseur. En 1780, Jacquard fabrique une machine, qui porte
encore son nom, laquelle permet une réalisation simple des motifs
en couleurs sur les tissus. Aujourd'hui, les machines, presque totalement
automatisées, ont de gros débits de production. L'introduction
de l'informatique a amélioré la réalisation des
étoffes en permettant une programmation facile et précise
des motifs et des couleurs choisis.
PRINCIPE DU TISSAGE
Quel
que soit le type de métier utilisé "du plus rudimentaire
au plus sophistiqué", le tissu est produit par l'entrecroisement
de deux séries de fils perpendiculaires: les fils de chaîne
sont dans l'axe longitudinal du tissu, tandis que les fils de trame
sont dans le sens transversal. Le principe du tissage est relativement
simple: il consiste à faire passer le fil de trame entre deux
séries de fils de chaîne, dont l'une est soulevée
et l'autre abaissée.
TRAITEMENTS DES FILS A TISSER
Avant
d'être montés sur les machines à tisser pour la
confection des étoffes, les filés de fibres, sortis du
filage, subissent plusieurs traitements de
préparation: OURDISSAGE, ENCOLLAGE, RENTRAGE.
Tous
les fils destinés à la formation de la chaîne sont
placés sur un même support; d'une longueur déterminée,
ils doivent être enroulés parallèlement les uns
aux autres avec une même tension. Pour cela, on dispose de deux
techniques d'ourdissage: direct (classique ou parallèle) et sectionnel.
Mais, au cours du tissage, les fils subissent des tractions, donc des
frottements et des étirements qui pourraient en compromettre
la solidité ou en provoquer la rupture. Comme la plupart des
fils ne résisteraient pas à un tel traitement, il est
nécessaire de les imprégner d'un enduit protecteur, c'est
l'encollage. L'opération a lieu sur les rouleaux ayant servi
à l'ourdissage; les colles utilisées préservent
l'extensibilité du fil et sont facilement éliminées
après le tissage. Le rentrage, ou mise en place des fils de chaîne
dans les lisses et entre les dents du peigne, est réalisé
automatiquement sur les machines industrielles.
LES MACHINES
A TISSER
IL
existe plusieurs types de machines
pour la confection des étoffes, allant du métier à
tisser manuel à la machine à tisser moderne, dont l'automatisation
et le rendement sont optimaux. Dans les métiers mécaniques,
le fil de trame est enroulé sur une canette, placée à
l'intérieur d'une navette, dont le rôle est de le faire
évoluer de part et d'autre du tissu en cours de réalisation.
Sur le métier à bras, le tisseur assure tous les mouvements
du métier, ceux des nappes de fils et celui de la navette. Dans
les machines à tisser, il n'y a plus de navette, ce qui supprime
l'opération d'enroulement du fil sur la canette, ou canetage.
Le fil de trame est alors transporté soit par une lance (machines
à lance simple ou à double lance avec transfert), soit
par un jet d'air ou d'eau.
LES ARMURES DU TISSAGE
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Selon
le tissage que l'on veut obtenir, on choisira tel ou tel type
d'armure. Les armures sont les motifs d'arrangement entre les
fils de chaîne et de trame. L'armure la plus simple est
celle de la toile, dans laquelle on observe une alternance régulière
des fils: chaque fil de trame passe au-dessus d'un fil de chaîne
puis en dessous du suivant, et ainsi de suite sur toute la largeur
du tissu. Dans le sergé, il passe au-dessus d'un fil de
chaîne puis en dessous des trois suivants, le prochain fil
de trame reprend la même alternance, décalée
d'un fil de chaîne. Le satin correspond à une armure
encore plus complexe. De nombreuses alternances sont possibles:
nattés régulier et irrégulier, reps ou sergé
croisé.
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TISSU
COTON DE
COULEUR GIVRE
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